Plusieurs dizaines d'hectares protégés le long de la Gueule
La réserve naturelle de la vallée de la Gueule
Paradis des promeneurs aux limites de notre Pays de Herve, la vallée de la Gueule est un magnifique réservoir de biodiversité, témoin des paysages préservés d’antan.
Créée en 2000 sous l’impulsion de Natuurmonumenten, la réserve s'agrandit d'année en année ! Aujourd'hui, après une belle collaboration entre Natagora et ARK Natuurontwikkeling ces dernières années, elle s'étend sur plus de 54 hectares !
Elle présente un intérêt paysager exceptionnel où la succession d'habitats (haies vives, chemin creux, saules têtards, prairie naturelle, versant boisé, mares de tous types, étang, berges et lit de la rivière, etc.) en fait un véritable havre de paix pour une multitude d'espèces animales et végétales !
Un peu de géographie
La Réserve Naturelle de la Vallée de la Gueule s’étend sur la commune de Plombières. Cette région dite « des 3 frontières », localisée non loin des frontières néerlandaises et allemandes, fait partie du Pays de Herve. La réserve naturelle est constituée d’un ensemble de parcelles situées en rives gauche et droite de la rivière « Gueule » et s’étend depuis le passage de la Gueule sous la N608 jusqu’à la frontière belgo-hollandaise.
Une grande partie de la réserve se situe au sein du lit majeur de la Gueule. Elle est un affluent direct de la Meuse qu’elle rejoint au hameau de Voulwames, au nord de Maastricht aux Pays-Bas dans un magnifique site naturel !
Côté néerlandais, la Gueule bénéficie, depuis de nombreuses années, d’efforts de restauration considérables. Grâce aux pâtures extensives, réparties de part et d’autre de la rivière et gérées par des bovins et des chevaux rustiques, la Gueule peut y serpenter à sa guise, former des méandres, occuper de vastes superficies lors des crues. Les arbres qui chutent dans la rivière suite à l’érosion des berges sont laissés dans l’eau et créent eux aussi une dynamique. Ainsi se développe un ensemble harmonieux de milieux où la nature reprend spontanément ses droits en toute liberté.
Les 20 kilomètres parcourus par la rivière en Belgique bénéficient beaucoup moins de cette liberté, car de nombreux villages bordent le cours d’eau. Cependant, le tronçon entre la frontière belgo-néerlandaise et le village de Plombières présente des caractéristiques qui ont permis la mise en place d’une approche similaire à celle des Pays-Bas. C’est dans ce contexte que la Réserve Naturelle de la Vallée de la Gueule a été créée il y a une vingtaine d’années.
Les 54 hectares protégés actuellement peuvent donc être considérés comme étant les pièces indispensables pour réaliser une gestion belgo-néerlandaise d’une Gueule plus naturelle.
Les effets ne se sont pas faits attendre : rendre plus d’espace au cours d’eau a permis non seulement d’améliorer la qualité du cadre de vie, grâce à l’installation d’une nature harmonieuse, mais aussi d’améliorer la qualité de l’eau et de réduire, de manière significative, l’importance des crues. L’eau est freinée par la végétation en place, occupe l’espace en largeur là où on lui en donne l’occasion ce qui réduit le niveau des pics de crues en aval.
… et de géologie
D’un point de vue géologique, la vallée de la Gueule est nichée au sein d’une large dépression créée, d’une part, par l’érosion des cours d’eau et d’autre part par une série de cassures géologiques orientées SE-NO. Dans l’histoire géologique de cette région, les nombreuses fractures et failles perpendiculaires à la direction du plissement des couches ont affecté le socle de roches primaires et permis aux eaux y circulant d’y déposer les minéraux qu’elle contenait, y formant ainsi d’importants dépôts métallifères. En profondeur, les minerais de ces filons sont sulfureux et constitués principalement de blende (sulfure de zinc) et de galène (sulfure de plomb), tandis qu’en surface (jusqu’à une profondeur de 100 mètres environ), ils ont été oxydés par l’air et par l’eau pour donner des mélanges sans soufre comprenant en outre de la calamine, un silicate hydraté de zinc.
En dehors de ces zones métallifères très particulières, mais également très localisées, le sous-sol de la réserve est constitué en fond de vallée de dépôts limoneux et de silex des pentes, ainsi que d’alluvions modernes des vallées. Sur les versants, on rencontre un sol constitué de grès, psammites et schistes, avec localement des petites veines de houille.
Intérêts du site
La réserve regroupe une mosaïque d’habitats allant des eaux de surfaces jusqu’aux formations boisées sur les versants. Parmi ces types d’habitats, certains présentent un grand intérêt compte tenu de leur rareté locale voire régionale et/ou de leur attractivité pour des espèces animales ou végétales d’intérêt patrimonial.
L’habitat « pelouse calaminaire » est certainement le plus caractéristique de cette région. Ces pelouses calaminaires, témoins d’une activité minière, sont des milieux qui abritent une faune et une flore particulière. Les plantes calaminaires sont des espèces végétales qui sont liées à la présence de zinc ou d’autres métaux lourds dans le substrat. C’est pourquoi plusieurs de ces espèces sont endémiques. La violette calaminaire en est l’espèce la plus représentative, mais la réserve abrite au moins 4 autres métallophytes strictes (plantes sauvages qui se développent sur les milieux naturellement riches en métaux) : le tabouret, la fétuque, le silène calaminaires et le gazon d'Olympe. Toutes ces espèces sont devenues très rares en Wallonie.
Les versants boisés sont constitués de vieilles hêtraies-chênaies peu entretenues avec de nombreux bois morts au sol qui attirent des insectes xylophages. Le sous-bois est dense et constitué d'érable, sorbier, bouleau, noisetier, etc. Mais le plus remarquable est la présence de houx. Quelques familles de blaireaux y ont dissimulé leurs terriers et les chevreuils y sont fréquents !
En bas de versant, on rencontre un habitat forestier très intéressant : l'Aulnaie marécageuse.
Les habitats prairiaux sont majoritaires au sein de la réserve. Ils occupent une grande partie du fond de la vallée. Ils sont parsemés de haies vives et de bosquets d’aubépines qui font le bonheur de la Pie grièche écorcheur. De nombreuses mares, permanentes ou temporaires, sont disséminées dans toute la vallée et abritent un nombre impressionnant de libellules et de batraciens ! C’est aussi le paradis de la Couleuvre à collier qui est ici à la limite de son aire de distribution. Toutes ces prairies sont pâturées extensivement et annuellement par un troupeau « naturel » de bovins Galloways. Tout un spectacle !
La réserve naturelle s’égrène sur plus de 4 km le long d’une rivière aux berges occupées par une ripisylve bien développée ! Ceci lui permet d’évoluer naturellement au gré de ses humeurs, en créant un nouveau méandre par ici, une nouvelle falaise propice au Martin pêcheur ou à l’hirondelle de rivage par là …
Tout ceci favorise l’expression de dynamiques qui permettent aux habitats naturels de se développer, de s’améliorer et de procurer des milieux attractifs pour l’ensemble des espèces animales et végétales présentes !
Saviez-vous que 375 espèces de plantes supérieures et 67 espèces de bryophytes (mousses et fougères) et lichens ont été recensées dans la réserve ?
Et que 319 espèces animales y ont déjà été observées !
A découvrir ou redécouvrir lors d'une de nos visites guidées, en participant à nos gestions ou ... en suivant le « parcours natagora » de la vallée de la Gueule.
Moyennant un petit don de 5 €, une jolie carte de balades vous sera envoyée sur simple demande (disponible en FR-NL-DE) !
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