Le Faucon pèlerin
En juillet 1979, la Belgique recensait un seul couple de Faucon pèlerin. Dans les années 80, elle pleurait son dernier Faucon pèlerin ! Victime du DDT, d’autres poisons qui intoxiquaient ses proies et encore de la chasse, il disparaissait de nos cieux.
Est-ce par dérision qu’ils sont revenus nicher sur une tour de la centrale nucléaire de Tihange ? Depuis, ils ont investi des clochers, dont celui bien connu de la cathédrale Saint Michel et Sainte Gudule de Bruxelles, où des caméras offrent au grand public de les observer en direct.
A Aubel aussi, nous sommes heureux de pouvoir les admirer. Notre superbe environnement encore bien préservé, son bocage, ses vergers, sa biodiversité épargnée … autant d’arguments qui font du Pays d’Aubel un havre accueillant tant pour la faune et la flore que pour nous, humains. C’est un cadre de vie à protéger.
Natagora Pays de Herve, en collaboration avec l’Administration Ccommunale d’Aubel et l’Echevinat du tourisme s’y activent. Mais en fait c’est toute la population de la région qui oeuvre à préserver son patrimoine inestimable, celui que nous léguerons à nos enfants et à l’ensemble du monde vivant de demain.
Comment les voir ? Avec un peu (ou beaucoup ...) de patience, en scrutant les abat-sons de la façade est de l'église, vous pouvez en observer. Dès le printemps, observez les allées et venues des parents, ils reviennent au nid nourrir leur progéniture. Un peu plus tard, voyez les jeunes fraîchement emplumés s’entraîner au vol puis à leurs premières chasses. Par la synergie entretenue entre l’Administration Communale et Natagora Pays de Herve, visitez leur nid en temps réel, 24h/24, 7j/7 de la ponte à l'envol.
Tout savoir sur le Faucon pèlerin
Le faucon pèlerin est un rapace diurne. Le mâle est de couleur grisâtre avec des larmes noires (moustache ± casque aviateur). La femelle est plus sombre, mais surtout plus grande. Les ailes sont longues, en forme de faux (de 1m à 1m20 d’envergure) et repliées en piqué.
- Taille: ± 50 cm
- Envergure: 95 à 115 cm
- Poids: 750 à 1300 g
- Vie : 15 à 20ans
En piqué, le Faucon pèlerin peut atteindre les 250 voire 300 km/h. Certains parlent même de 400 km/h (expérience avec un lâcher depuis un petit avion).
Pourquoi des piqués ? Pour attraper des proies volantes : étourneaux, choucas, pigeons, grives, corbeaux, mouettes, chouettes et même choucas des tours, difficiles à attraper, car fort malicieux. Ils vivent en groupe et communiquent entre eux ... On en a trouvé la preuve : divers sujets retrouvés dépecés, proches du nid occupé par les jeunes faucons !
Il monte très haut dans le ciel. Possédant une vue hyper perçante, il voit à 800 m comme nous à 10 m. Il attaque en piqué, souvent par l'arrière, saisit la proie ou, plus souvent, l'assomme et la récupère en vol ou au sol.
Un dernier coup de bec sera donné si nécessaire, ce bec sert surtout à découper les proies. Il rate souvent l'attaque, surtout si la proie l'a repéré à temps. Au mieux 1 réussite sur 5 attaques, au pire 1/15.
Le DDT, un insecticide chimique dont on s’est servi de façon intensive partout en Europe et Amérique du Nord durant les années 50-60, s’est accumulé tout au long de la pyramide alimentaire, par le biais des insectes que mangent les insectivores et, de fil en aiguille, aux prédateurs situés au bout de la chaîne, comme le Faucon pèlerin. Plus un animal se trouve haut dans la chaîne alimentaire, plus son gras contient de toxines de pesticides. Le Faucon pèlerin les accumule en quantités, car il se situe tout en haut de la chaîne alimentaire.
Le DDT ne tuait pas directement le Faucon pèlerin, mais il a réduit sa capacité à se reproduire. Parfois, cela empêchait les femelles de pondre leurs oeufs. Parfois, la coquille des oeufs était tellement mince qu’elle se brisait sous le poids de la mère dans le nid lors de l’incubation.
Jusque dans les années 1970 également, la chasse le concernait en tant que nuisible. Depuis, les lois de la plupart des pays européens le protègent. L'interdiction du DDT et la parution de lois protégeant les oiseaux de proies, couplées à la pose de nichoirs spécifiques à son attention, ont permis à l'espèce de nicher à nouveau en Wallonie dans les années 1990.
Aujourd'hui, ce rapace emblématique a largement recolonisé tout notre pays, jusque dans les villes où il occupe de grands édifices. Comme quoi la nature peut être sauvée quand on la protège, quand on la favorise !
- Laisser une place aux plantes sauvages, aux arbres et arbustes de chez nous, réserves naturelles
- Protéger sa nourriture : pas de pesticides
- Offrir des nichoirs, des endroits pour qu’il puisse se reproduire comme le font Natagora Pays de Herve et la commune d'Aubel
- Le connaître : l'observer, se renseigner
- Faire connaître, apprécier et en parler
- Ne pas le chasser
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